Sur le papier, le Wolverhampton-West Ham de lundi dernier avait tout du match ennuyant du lundi soir, de ces rencontres qui n'attirent généralement devant leur écran que les joueurs de Fantasy, avides de points après une Gameweek ratée. Cette rencontre, mettant aux prises deux équipes, peu reconnues pour proposer un football attractif cette saison, a pourtant débouché sur un festival de buts. Avec dans le rôle du chef d'orchestre, Jesse Lingard.
L'ailier des Hammers a livré un véritable récital en trois actes. Après 5 minutes de jeu, il s'empare de la balle dans sa propre moitié de terrain et s'embarque dans un solo ébouriffant, qu'il ponctue d'un but. Dix minutes plus tard, il réussit un geste spectaculaire au poteau de corner, qui mène au deuxième but de son équipe. Enfin, il offre le troisième but à Jarrod Bowen, après s'être libéré du marquage de quatre adversaires. Si West Ham se fera peur jusqu'au bout de ce match spectaculaire (victoire 3-2), la première mi-temps livrée par Jesse Lingard confirme le retour en lumière d'un joueur que tout le monde avait enterré.
A Manchester United depuis l'âge de 7 ans, Lingard a mis du temps à s'imposer avec les Red Devils. Il multiplie les prêts dans des divisions inférieures, avant que Van Gaal (2014-2016) lui donne sa chance, puis que Mourinho l'installe dans la peau d'un titulaire (2016-2018). Talentueux, mais friable mentalement, Lingard s'éteint progressivement sous les ordres d'Ole Gunnar Solskjaer. Il touche le fond cette saison, ne disputant pas la moindre minute, lors du premier tour.
Lorsqu'il débarque à West Ham cet hiver, en prêt de Manchester United, Jesse Lingard traine derrière lui l'étiquette d'un ado immature qui a pris l'habitude de se faire remarquer pour ses pas de danse sur les réseaux sociaux, plus que pour ses exploits sur le terrain.
Lingard n'est évidemment pas le premier footballeur à renvoyer une image d'ado déconnecté de la réalité. Sauf que... le "jeune bougre" a 28 ans. L'âge auquel le footballeur moyen évolue à son apogée. Alors, forcément les critiques des fans ont plu sur l'éternel espoir, à qui l'on a reproché d'accorder plus d'importance à son image sur les réseaux sociaux qu'à ses performances sportives.
Le fait qu'il ait lancé sa propre ligne d'habit baptisée «JLingz» en été 2018, à coup d'opérations marketing flashy, n'a pas amélioré sa cote auprès des fans. Jusqu'au point où la starlette a fait part publiquement de son mal-être.
Ces épreuves ont certainement fait murir le joueur en tant que personne. Conscient qu'il s'agissait d'une occasion en or pour relancer sa carrière, Lingard apparaît métamorphosé sous ses nouvelle couleurs. Il claque un doublé pour son premier match avec le club de l'est londonien. Intenable que ce soit dans l'axe du terrain ou sur l'aile gauche, il affole les statistiques: 6 buts et 4 passes décisives en huit matches.
Dans la foulée, le sélectionneur anglais Gareth Southgate le rappelle en équipe d'Angleterre, après presque deux ans d'absence. Mais avant de songer à l'Euro cet été, Jesse Lingard espère aider West Ham à décrocher une place qualificative pour la Ligue des Champions. Manchester United détient les clés pour la suite de sa carrière. Du côté de West Ham, on désire évidemment conserver «JL», car c'est soudain tout un club qui espère que l'éternel ado devienne plus qu'un éphémère héros.
Tout fan de football aime décrypter l'origine des célébrations personnelles des buteurs. Lingard signe tous ses buts avec un geste particulier des mains. S'agirait-il d'un hommage au rappeur français Jul?
Non... l'honneur est sauf. Il s'agit tout simplement d'un signe qui évoque ses initiales« JL». L'origine du signe remonte à la veille d'un match contre West Bromwich, en 2017. Lingard avait alors plaisanté avec son pote de chambre Rashford au sujet de la meilleure manière de célébrer leurs buts. C'est à ce moment-là qu'il a imaginé ce signe. Le lendemain, il marquait face à West Brom et le fameux geste était né. En passant, il s'agit aussi d'un bon coup marketing pour faire la promotion de sa ligne de vêtements «JLingz»... dont le logo est précisément le signe «JL».
La cote d'une victoire de West Bromwich Albion à Chelsea 5-2 ne figurait probablement sur aucune fiche de pari qu'on retrouve à chaque coin de rue en Angleterre. C'est pourtant sur ce score improbable que s'est terminée la rencontre entre les deux équipes, le weekend dernier. Durant 90 minutes, West Brom a terrorisé une des meilleures arrière-gardes de la ligue, dont on vous vantait les mérites il y a quelques semaines.
Go on then. Watch it again. In full. 💫
— West Bromwich Albion (@WBA) April 4, 2021
Enjoy highlights of our memorable victory at Stamford Bridge ft. our WBA Radio commentary duo 🎥🍿 pic.twitter.com/ENJPl0Z3wX
Alors évidemment, l'expulsion du défenseur central des Blues Thiago Silva a facilité la tâche des Baggies. Mais la performance d'ensemble n'en est pas moins stupéfiante pour une équipe qui plafonnait à moins d'un but par match avant cette rencontre.
Alors West Brom c'est devenu le Brésil ? Les matches des Baggies deviendront-ils des événements à ne pas manquer jusqu'à la fin de la saison ? En tous les cas, leur charismatique entraîneur Sam Allardyce, plus habitué à effectuer des actions de sauvetage qu'à gérer une équipe de starlettes, a commenté la performance avec le franc-parler qui le caractérise.
Alors West Brom c'est vraiment le Brésil? Samedi, les Baggies partageaient les couleurs auriverde (jaune et vert) de l'équipe nationale sud-américaine. Avec ses déboulés sur le flanc droit, le latéral Damien Furlong avait parfois des airs de Cafu, tandis que Matheus Pereira, le seul Brésilien du contingent, a donné un air de samba à la rencontre, grâce à sa finesse technique (2 buts et 2 passes décisives).
The magician, @MatheusPereira 🪄🎩 pic.twitter.com/RqsIkciPhu
— West Bromwich Albion (@WBA) April 5, 2021
Alors non, West Brom n'est pas miraculeusement devenu le Brésil. Et non, Sam Allardyce n'est pas soudainement devenu un adepte du «joga bonito». Mais cet éclair a le don d'offrir une lueur d'espoir à une équipe qui aura besoin d'un miracle pour se sauver. De notre côté, on salive déjà secrètement à l'idée de la rencontre contre Southampton, lundi soir. Et rappelez-vous que les matches ennuyants du lundi soir ne le sont pas toujours...
⬆️ West Ham finish Matchweek 30 in the top four ⬆️ pic.twitter.com/LdGDDoVuVU
— Premier League (@premierleague) April 5, 2021
Une autre équipe qui évolue en jaune et vert est à l'honneur dans cette rubrique. Relégué la saison passée, Norwich s'apprête à renouer avec l'élite. Les Canaries (l'emblème de l'équipe) pointent largement en tête du championnat, à six journées du terme. Les hommes de l'entraîneur Daniel Farke ont atomisé Huddersfield 7-0 le weekend dernier, grâce notamment à un triplé de leur inévitable attaquant finlandais Teemu Pukki.
📱 Screen Time > See All Activity > Most Used: pic.twitter.com/qxOpi8Vepp
— Norwich City FC (@NorwichCityFC) April 7, 2021
Le retour de Norwich en Premier League, dont je suis le premier à me réjouir, est assurément une bonne nouvelle pour tous les amateurs de Premier League. A l'instar de Leeds, l'équipe du Norfolk ne refuse pas le jeu, même face à des adversaires plus cotés. Celles et ceux qui avaient suivi la saison précédente en sont témoins. Séduisant dans le jeu, Norwich avait souvent tenu la dragée haute aux meilleures équipes du pays... avant de finir par payer cash sa naïveté.
Gageons que Daniel Farke aura tiré les enseignements de son expérience en Premier League. L'entraîneur allemand peut toujours compter sur son trident offensif percutant Buendia-Pukki-Cantwell et possède la deuxième meilleure défense du championnat. Dans l'axe du terrain, l'espoir anglais prêté par Tottenham Oliver Skipp s'est affirmé comme la révélation de la saison du côté des Canaries. Le futur néo-promu aura bien du mal à retenir son joyau à l'échelon supérieur.
Deuxième à huit longueurs de Norwich, Watford est également bien placé pour rejoindre la Premier League. La troisième place de promu se jouera dans le cadre d'un play-off, mettant aux prises les équipes classées entre le 3e et le 6e rang.
Vous hésitez encore dans votre choix de capitaine? Vous n'êtes pas encore certain de votre prochain transfert ou de votre stratégie à plus long terme? Posez simplement votre question en utilisant la fonction commentaires ci-dessous.
Cheers mates! 🍻