Premier Suisse à avoir lustré les parquets NBA, Thabo Sefolosha a annoncé ce mercredi qu'il mettait fin à sa carrière. Le Vaudois, Antoine Escoffey (aka Green Giant), avait beau s'y attendre, ça lui a quand même fait bizarre. On lui a lancé un coup de fil pour prendre la température de ses émotions.
Salut Antoine. On te dérange pas?
Non ça va, je suis en train de regarder un match NBA de la nuit dernière. Boston-Dallas.
Qu'est-ce que ça a fait à ton petit cœur de fan d'apprendre la retraite de Thabo Sefolosha?
Je suis forcément un peu triste, parce que j'aurais aimé le voir jouer encore, mais pour dire la vérité, je m'y attendais. Il n'avait plus de contrat, avait été peu utilisé lors de sa dernière saison à Houston et n'avait pas été dans la bulle d'Orlando pour les playoffs. Il a bien fait d'arrêter maintenant. S'il avait signé un nouveau contrat, il aurait eu des rôles très secondaires.
Merci de nous avoir rendus fiers @ThaboSefolosha 🙏🇨🇭 https://t.co/qTxjTrnMfa
— DJ Green Giant (@dj_greengiant) March 31, 2021
Tu te souviens de la première fois que tu as vu Thabo?
Ouais, c'était à Yverdon. J'avais été voir un petit tournoi de streetball. J'avais jamais entendu parler de lui. Tout à coup, je l'ai vu débarquer avec son frère et j'ai halluciné. Le gars ratait rien. Je l'ai regardé en me disant: «C'est quoi ce mec?» Je comprenais rien! C'était ridicule...
Que retiens-tu de son parcours?
C'était un mec assez discret, mais dans le jeu, notamment défensivement, il était monstrueux. On le dit pas assez. Il a été un peu sous-estimé. C'est quand même le gars qu'on envoyait sur Kobe Bryant et qui arrivait à vaguement le tenir. Il n'y en avait pas beaucoup dans la Ligue!
Il a vécu une période bénie avec Oklahoma. Tu te souviens?!
Carrément! Il jouait avec Kevin Durant, James Harden, Russell Westbrook. Ils avaient été jusqu'en finale. Je me levais la nuit pour les voir jouer. Bon, ils avaient fini par perdre, parce qu'ils étaient encore un peu trop jeunes, mais dans cette équipe Thabo avait un vrai rôle à jouer. À cette époque, il lui est arrivé de sortir des matchs complètement dingues. Je me souviens notamment d'une rencontre face aux Spurs. Il avait réalisé un match de fou en playoff. Le coach de San Antonio avait dit: «Si je veux espérer gagner le prochain match, il faudra que je demande au coach adverse de faire sortir Thabo. Sinon, ce sera compliqué».
Thabo a marqué toute une génération...
Oui, avec lui on s'est rendu compte soudain que des mecs de chez nous pouvaient aller jouer en NBA. C'était un truc de dingue, ça paraissait impossible. On était fier de voir ce joueur de chez nous évoluer dans la plus prestigieuse Ligue du monde.
Il paraît que tu l'as côtoyé aux platines. Raconte!
Ouais c'est vrai. Un été, j'avais animé musicalement un match exhibition de Thabo. C'était à Vevey, y'avait Tony Parker. On avait organisé une after au D!club. On était ensuite resté un peu en contact. Thabo m'avait contacté plus tard pour me demander s'il pouvait venir mixer à Montreux, à l'occasion d'une soirée Downtown Boogie. Avec mes potes, on lui a dit oui tout de suite!
Il mixe bien?
Il se débrouille. C'est pas un pro, mais il assure sans problème!
Tu l'as vu à d'autres occasions?
Oui, il est venu à la radio (ndlr: Green Giant bossait sur Couleur 3) quelques fois. Je l'ai aussi croisé à New York, à la veille d'un match contre Brooklyn. J'avais passé un moment avec lui et le lendemain, j'avais été le voir jouer. Il a toujours été accessible, humble. C'est un super type, vraiment.
Tu lui vois un avenir dans le basket?
Il ferait un super coach, en Suisse ou ailleurs. Mais c'est dans la formation que je le verrais le mieux. C'est un truc qui lui conviendrait, et qu'il fait déjà en organisant des camps d'entraînement chaque été.