Maurizio Jacobacci, entraîneur de Grenoble et ancien attaquant de Super League: «Oui, c’est vraiment le cas! On a cette impression quand l’équipe adverse est beaucoup plus forte ou que les coéquipiers ne nous voient pas. Dans les matchs où ça arrive, on se pose beaucoup de questions. On a l’impression de faire tout faux, de ne pas sentir le jeu, on n’attire pas le ballon, et on devient négatif. Ça m’est arrivé quand je jouais à Saint-Gall, une série de deux-trois matchs. J’allais là où le ballon n’était pas... Alors il faut tout faire pour changer le cours des choses: attendre un peu le ballon, éviter de courir dans le vide. Parce qu’en voulant faire trop, on fait parfois tout faux. C’est vraiment des spirales: broyer du noir attire le négatif, alors il faut rester positif avec soi-même, également dans les choses de la vie à côté du foot.»
Mustafa Sejmenovic, capitaine d'Yverdon-Sport: «A Yverdon, chaque joueur choisit sa place au feeling, où il se sent bien. Il n'y a pas de consignes. Ni de discrimination: les joueurs photogéniques ne sont pas obligés d'être placés devant et les moins photogéniques derrière! (rires) Par contre, pour l’entrée de l'équipe sur le terrain, on a souvent les mêmes positions dans la file.»
Karl Power managed to sneak into Manchester United's team photo before their clash with Bayern Munich
— Mad Roy Keane (@MadRoyKeane) May 2, 2020
Roy Keane was ready to kill him... pic.twitter.com/ytNWVLyzPg
Philippe Leuba, ancien arbitre international: «Pour ma part, j'inscrivais le numéro du joueur et son équipe. Je ne précisais pas s'il s'agissait d'un carton jaune foncé par exemple, ni même le motif de la faute. Je ne connais pas de collègue qui faisait ça. Par contre, le quatrième arbitre note davantage d'informations: la minute à laquelle le carton a été donné, le numéro du joueur et le motif de sa faute, comme par exemple une réclamation, un jeu dangereux ou un manque de fair-play.»
Ludovic Gremaud, ancien arbitre de Super League: «Excellente question! (rires). Je pense que c’est un critère de style. Imaginez un arbitre sans chaussettes… ça ferait vraiment bizarre! Mais il y a aussi peut-être une raison historique: lors des débuts du football en Angleterre, au 19e siècle, les arbitres étaient des joueurs. Il y avait une forme d’auto-arbitrage. C'était par exemple le cas dans les matchs entre écoles. Comme les autres footballeurs, l'arbitre portait lui aussi des bas. C’est seulement plus tard que le règlement précisant sa place et son rôle précis a été édicté. Porter des bas pour un arbitre, c’est sans doute le prolongement de cette place initiale au cœur des joueurs.»
Maurizio Jacobacci, entraîneur de Grenoble (ex-Sion et Lugano): «Oui, souvent! Surtout les derniers étés, où il a fait chaud en Suisse. Moi aussi je dois en mettre quand j’ai les cheveux courts comme maintenant, sinon ça tape fort dans la nuque sur le banc. Il faut vraiment éviter ça, c’est très désagréable. C’est une protection. Les joueurs chauves, comme Christian Gimenez à l'époque, doivent faire encore plus attention. (rires) Ce n’est pas pour cette raison que j’avais les cheveux longs, c’était pour une question de style. Mais les cheveux courts, c’est davantage agréable et pratique, on est vite prêt après la douche!»
Kevin Fickentscher, gardien du FC Sion: «On le fait pour humidifier les gants, histoire d'avoir de l’adhérence avec le ballon, surtout l’été quand il fait chaud et sec. C’est une question de confort et de sécurité. On peut le faire aussi autrement qu'avec la salive, par exemple en recrachant l’eau qu’on vient de boire. Pour moi, c’est devenu un réflexe, je le fais automatiquement sans trop réfléchir. Il est venu en observant mes idoles à la TV, par mimétisme. Parfois, à l’instinct, je le fais quand il y a un coup franc adverse ou une occasion chaude qui se profile et que je devrai tenter de sauver.»
Peter Zeidler, entraîneur du FC Saint-Gall: «Oui, à Saint-Gall, on permet aux joueurs d'utiliser leurs portables, mais on a des règles concrètes. C'est impossible aujourd’hui de les interdire complètement. On a trouvé un compromis: 30 minutes au plus tard avant l’entraînement, le portable doit être éteint. En match, c’est une heure avant. La seule exception. c'est pout écouter de la musique. Ces restrictions visent à favoriser la concentration, le réveil musculaire et la cohésion d’équipe. Et après l’entraînement, la douche est obligatoire avant de toucher son téléphone, histoire de ne pas prendre froid, notamment l'hiver. On va dire que ces règles sont respectées à 99%. Je ne donne pas d’amendes, je tolère de petits écarts parce qu'il peut toujours y avoir des urgences. Un temps, on voulait instaurer un système avec un panier où déposer les téléphones à l’entrée du vestiaire. Mais on a abandonné l’idée, justement à cause de ces urgences potentielles. Je n’ai pas encore trouvé la solution parfaite, ce sera un sujet pour ces prochains mois. Les téléphones portables n'ont pas qu'un impact négatif dans un vestiaire: ils permettent parfois de se détendre ou de revoir des séquences d'un match. La technologie offre des possibilités intéressantes, même si j'espère qu'elle ne prendra pas une part trop importante.»
Mustafa Sejmenovic, capitaine d'Yverdon-Sport: «Non, on a davantage peur de se casser le nez à cause d’un coup de coude de l’adversaire au duel. Honnêtement, on met la tête n’importe où et n’importe quand, on réfléchit pas trop. On se concentre aussi pour frapper le ballon bien sur le front et pas sur le nez, histoire d’éviter de se faire mal, quitte à fermer les yeux. Il y a beaucoup d’études qui pointent du doigt les dangers de faire des têtes, mais je remarque peu de séquelles dans mon entourage. Par contre, quand j’entraîne des jeunes, j’évite de leur faire faire des exercices répétitifs avec la tête, par précaution.»
Philippe Leuba, ancien arbitre international: «Oui, y compris pour les matchs internationaux. Une heure avant le coup d'envoi, l'arbitre et le quatrième arbitre viennent dans le vestiaire, ils vérifient les crampons et les protège-tibias de chaque joueur. A ce moment, l’impression que vous donnez aux protagonistes est très importante. L'arbitre doit déjà, à cet instant, inspirer confiance. En Ligue des champions, par exemple, il y a une rencontre le jour du match à 10h00 du matin lors de laquelle le corps arbitral vérifie les couleurs des maillots, aussi ceux des gardiens. Les staffs et les joueurs y participent également. A ce moment, on procède à l’inspection du terrain, on vérifie les filets des cages et on donne nos recommandations sécuritaires et sanitaires.»
Michel Pont, ex-entraîneur adjoint de l'équipe nationale suisse: «C’est normal, la petite tête prend toujours le dessus sur la grosse! (rires) Franchement, quand tu prends un ballon dans les parties, tu meurs tellement ça fait mal! Et c’est pas bon de se mettre à dos sa femme et d’avoir des problèmes conjugaux avant un Euro! (rires) Mais aujourd’hui, de plus en plus de joueurs mettent aussi une main devant la tête. Dans cette nouvelle technique du joueur couché au sol derrière le mur, le joueur en question se tourne toujours face au but pour éviter de la prendre dans les parties.»
Ludovic Magnin, ancien défenseur de l'équipe de Suisse: «Je ne sais pas pourquoi! (rires). Normalement, en Europe, le gardien vient toujours en deuxième position, sauf s’il est capitaine et, dans ce cas-là, il se place en premier. Mais j’ai vu des matchs en Amérique du Sud où le gardien arrive en queue de file. Moi je suis toujours entré en dernier. Tout simplement parce qu'à mes débuts avec la Nati, j’allais où on me laissait la place. Les anciens avaient leurs habitudes dans la file, on les respectait. Il y a une sorte de hiérarchie naturelle. Les «vieux» se placent, et ensuite ils prennent les novices par l’épaule pour les intercaler. Je ne me voyais pas prendre la place de Stéphane Chapuisat dans la file, par exemple, quand je suis arrivé dans l'équipe de Suisse. Il faut bien regarder durant l’Euro: je pense que des joueurs comme Seferovic, Shaqiri ou Akanji, les tauliers de l’équipe, ont toujours la même place dans la file. C’était la même chose avec le sac à ballons: quand tu es le petit nouveau, c’est naturellement à toi de le porter à l’entraînement.»
Ever wonder what the Aggie Football entrance looks like from the field?
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Texas A&M vs. South Carolina
November 16th, 2019 pic.twitter.com/uxpVrCicez
Ludovic Gremaud, ancien arbitre de Super League: «En tout cas, ils ne font pas mal à l'arbitre, mais parfois pour les joueurs juste à côté. Ils peuvent être surpris, et se plaignent quelques fois auprès de l'arbitre. Dans ce cas, on leur présente nos excuses et on s’arrange en général toujours en rigolant, sans problème. Il faut savoir qu'il existe différents types de sifflets: le sifflet à bille, qui est moins violent, et le sifflet à air, plus fort et plus aigu. Avec ce dernier, on peut beaucoup plus jouer avec la nuance de volume. Moi j’utilisais ce type de sifflet, c'est un choix personnel de l'arbitre. Selon la gravité de la faute, on joue avec le volume du sifflement et son intensité. Le coup de sifflet traduit les émotions de l'arbitre et l’importance de sa décision. Quand il y a un début de bagarre, on a tendance à siffler plusieurs coups, par exemple. L’utilisation du sifflet est tout un art: c’est subtil, il faut faire attention de ne pas agresser les joueurs avec. Moi je ne sifflais jamais les dégagements aux cinq mètres ou les corners quand la décision était évidente, histoire d'éviter des coups de sifflet superflus. C’est très personnel comme choix, il n'y a pas de règlement précis.»
Peter Zeidler, entraîneur du FC Saint-Gall: «Oui, on en a toujours un à Saint-Gall dans le vestiaire. Mais il est blanc avec des pions magnétiques rouges et bleus. Je ne sais pas si c’est par superstition ou tradition. (rires) Je l’utilise parfois à la mi-temps pour montrer des schémas de jeu. On a aussi un écran et un projecteur, on les a testés une seule fois. Beaucoup d’équipes utilisent ces nouvelles technologies. Avec mon staff, on y pense pour l’année prochaine. Ça pourrait être un outil intéressant!»
Mustafa Sejmenovic, capitaine d'Yverdon-Sport: «Non, c’est un peu du pipeau! On dit ça en interview pour faire comprendre aux journalistes qu’ils nous laissent tranquille. (rires) Sérieusement, on n’arrive pas vraiment à le faire parce qu’on se réjouit toujours des derbys, des gros matchs, des beaux stades, et on se projette forcément un peu plus loin dans le futur que le simple week-end suivant. Ce sont des dates qu’on coche longtemps à l'avance sur le calendrier. A Xamax, j’ai vécu ça quand j’imaginais des beaux déplacements pour aller affronter Young Boys ou Saint-Gall dans un stade plein, par exemple. A Yverdon, je me réjouis des derbys contre Xamax, comme celui en Coupe de Suisse il y a deux ans.»
Sandrine Mauron, milieu de terrain de l'équipe de Suisse et de l'Eintracht Francfort (et qui chausse du 38): «C’est une bonne question! (Rires) Mais je crois que la taille du pied ne joue pas un grand rôle. Parce que la technique est un tout. Avec l'habitude, on apprend à utiliser notre propre corps au mieux. Parfois, on dit qu’il manque une pointure pour mettre la balle au fond. Dans ce cas-là, c’est un avantage d’avoir des grands pieds. Ce qui est super important, c'est le choix de la chaussure. Moi, par exemple, j’ai besoin d’une chaussure légère, pas totalement en plastique, mais aussi un peu en cuir parce que le ballon adhère mieux ainsi. J’ai eu une déchirure des ligaments croisés du genou, alors le médecin m’a conseillé des crampons ronds, avec lesquels on risque moins les blessures, car ils permettent de meilleurs appuis. Au niveau des designs, j’ai de la chance: tous les modèles, présentés chaque saison par mon équipementier, m’ont plu jusqu’à présent. Chaque trois mois, j'ai le droit à deux nouvelles paires: une avec des crampons en plastique et une autre avec ceux en fer».
Anthony Mossi, gardien de Neuchâtel Xamax: «Non, ça ne m’est jamais arrivé. Mais pour rester concentré, je me parle à moi-même. Il faut rester éveillé, pour être prêt à intervenir à tout moment. Pour me donner confiance, je me dis des phrases comme: "La prochaine balle, elle est pour toi!". Je me déplace aussi, histoire de rester chaud physiquement. Regarder le public et les jolies filles? Non, ça ne m’est encore jamais arrivé (rires). Parfois, on est un peu porté par les chants des fans pendant le match. Je ne vais pas jusqu’à les fredonner, mais je suis bercé par leur mélodie».
Maurizio Jacobacci, entraîneur de Grenoble (ex-Sion et Lugano): «Ça dépend de la personnalité du joueur! Aucune des deux options n'est fausse: en avoir un ou non. Ce qui compte, c’est surtout d'être concentré avant le match. Le sexe peut calmer certains footballeurs, ça leur permet d’évacuer la nervosité. Dans ce cas, c’est positif. Mais pour d’autres joueurs, un rapport sexuel leur enlèvera de l’énergie. Et ça dépend surtout de comment on le fait: il y a sexe et sexe! On peut en avoir durant toute la nuit, ou bien seulement ponctuellement…».
Ludovic Gremaud, ancien arbitre de Super League: «Pas du tout! Il y a des directives claires: on compte 30 secondes par remplacement. C’est le rôle du quatrième arbitre de déterminer le temps additionnel, en dénombrant aussi les arrêts de jeu liés aux blessures et en calculant leur durée. Deux minutes avant la fin du temps réglementaire, il propose à l’arbitre principal la durée totale du temps additionnel. Maintenant, avec l’oreillette, c’est plus facile de la communiquer. Avant, on devait trouver des signes discrets, et le faire au bon moment. Histoire d'éviter les réactions des joueurs ou des bancs fâchés (rires). Et il y avait aussi le risque que l’arbitre, trop pris par le match, oublie de regarder le quatrième arbitre. Parfois, l'arbitre principal peut lui-même calculer la longueur des interruptions de jeu. Un exemple: je me souviens d'un match à Lucerne en 2010, j’étais l'arbitre remplaçant de Stéphan Studer. Certains spectateurs, mécontents de l'horaire de la partie, avaient lancé des balles de tennis sur la pelouse à deux reprises. Dans ces cas-là, l’arbitre a le temps de compter les secondes ou minutes, car il n’est pas affairé à quelque chose d'autre».
Michel Pont, ex-entraîneur adjoint de l'équipe nationale suisse: «Pour l'analyse tactique, c'est le pire endroit! Et sur le banc, tu as l’impression d’influencer ton équipe. Mais ce n’est qu’une impression, parce que tu as beau brailler, les joueurs n’entendent rien quand le stade est plein. Même le body language de l'entraîneur n’est pas très important pour les joueurs, parce qu'ils sont dans leur match et ne te voient pas vraiment. Mais ils sentent quand même ta présence, le lien se crée. Plusieurs alternatives ont été testées, comme par exemple un entraîneur du FC La Chaux-de-Fonds dans les années 1970, Raymond Morand, qui s’installait sur une chaise d'arbitre de tennis au bord du terrain. Aujourd'hui, ce n’est plus un problème pour le coach de ne pas bien voir tactiquement les choses, car il est conseillé par tout un staff qui travaille avec des caméras. Suivre une partie depuis le banc, c’est le plus beau et le plus fort émotionnellement. Tu vis le moment comme tes joueurs le vivent. Tu le fais avec tes tripes, tu comprends et sens mieux la situation. Du coup, tu es plus à même de trouver les mots justes pour leur parler dans les vestiaires et la semaine suivante à l'entraînement».
Ludovic Magnin, ancien défenseur de l'équipe de Suisse et ex-entraîneur du FC Zurich: «On ne s’en rend même plus compte! (rires) C’est un peu par automatisme. C’est quand on a la gorge sèche, par confort. Il faut libérer la bouche, et on ne peut pas toujours aller le faire vers les bouteilles d'eau. Je ne sais pas pourquoi on fait une fixation à ce sujet sur le foot. Regardez le hockey, ils crachent sans arrêt sur le banc! Et aussi maintenant en tennis, comme par exemple l’adversaire allemand de Federer à Roland-Garros, Dominik Köpfer. A cause de la forte médiatisation du foot, on utilise ce sport pour parler de tout, parce qu’on sait que les gens vont être attentifs. Quand j’entraînais le FC Zurich, au début de la pandémie de Covid-19, on avait reçu des directives pour arrêter de cracher sur le terrain. Mais c’est impossible à faire! Tout comme ne pas se toucher quand les joueurs célèbrent un but tous ensemble. Il y a un pas entre la théorie et la pratique… Certaines règles sont édictées par des gens dans un bureau qui ne connaissent pas la réalité du terrain».
Kevin Fickentscher, gardien du FC Sion: «La raison principale, c’est pour distinguer le gardien par rapport au reste des joueurs. Ça aide notamment l'arbitre, qui peut ainsi voir très vite qui est le portier de chaque équipe, un rôle soumis à d'autres règles que le reste des joueurs. Le fluo et les couleurs flashy sont très à la mode ces dernières années. Et il y a une explication: il s'agit d'attirer l’œil de l’attaquant pour qu’il tire sur le gardien plutôt qu’ailleurs dans le goal, comme un aimant. A Sion, c'est devenu automatique de faire ce choix d'équipement. Durant la semaine, je discute avec le responsable matériel du club de la couleur que je préfère pour le match du week-end, en fonction du maillot de l’adversaire et de celui du FC Sion. Il fait ensuite le nécessaire en prenant en compte mes préférences et les possibilités. Parfois, à de rares occasions, j’ai eu des surprises le jour du match en découvrant un équipement que je n’avais pas choisi. (rires) Moi, je préfère le jaune au vert, par exemple. Avec l'intendant, à chaque fin de saison, on choisit ensemble sur le catalogue des kits pour le prochain exercice. La seule contrainte: mes maillots ne doivent pas ressembler à ceux des joueurs de champ».
Philippe Leuba, ancien arbitre international: «Il faut faire attention, parce que dans l’arbitrage du football de haut niveau, les apparences sont des faits. Chaque geste de l'arbitre doit être réalisé avec en toile de fond l'impartialité. Et chacun de ses comportements doit être compris par tous les acteurs: joueurs, entraîneurs, dirigeants et fans. Une fois, j'étais à Turin pour un match de Ligue des champions entre la Juventus et le Real Madrid: le président de la Juve est venu nous serrer la main, au corps arbitral, avant la partie. Du coup, pour éviter tout problème, on est tout de suite allé serrer celle de l’entraîneur du Real. L'arbitre doit toujours se demander comment son attitude peut être la plus impartiale possible. Il n’y a pas de règlement qui interdit les discussions ou interactions sympas avec les joueurs, mais aucun geste ne doit pouvoir être interprété comme du favoritisme. Moi, j’étais plutôt très réservé, c’était très rare que j’aie des discussions avant les matchs avec les protagonistes. Tous les gestes des arbitres sont scrutés par les caméras, les spectateurs, il faut être extrêmement prudent. Par exemple, je n’ai jamais tutoyé un joueur ou un acteur du foot, sauf Christian Constantin, qui tutoie tout le monde. Cela m’a aidé dans ma carrière d'arbitre, je n’ai jamais regretté de l’avoir fait».
Mustafa Sejmenovic, capitaine d'Yverdon-Sport: «Oui, j’ai le choix du design de mon brassard à Yverdon. Le mien est cool, avec le logo du club dessus. J'en ai trois à disposition, avec des coloris différents. Mes goûts se portent sur quelque chose de sobre, mais il faut que le brassard se distingue du maillot, qu’on le voie bien. Après, il n’y a pas que le brassard qui compte quand on est capitaine, il y a aussi la voix! (rires) Je suis superstitieux, alors j’ai tendance à garder le même brassard quand on gagne. La plus longue série? Une année, on a quasiment gagné tous les matchs de la saison avec Yverdon-Sport, alors je l’ai porté toute l’année. Il était quand même lavé entre les matchs (rires)».
Maurizio Jacobacci, entraîneur de Grenoble (ex-Sion et Lugano): «Oui, il la prend quand même. (rires) Parce qu'il s'est de toute façon échauffé avant ou pendant le match, donc il a quand même transpiré. Mais il la prend fâché, parce qu’il a très peu joué! (rires) C’est la même chose pour le remplaçant qui n’est même pas entré en jeu. Après, si le joueur entré en toute fin de match reçoit quand même la prime de participation, là, il est content. Il profitera mieux de sa douche!»
Sandrine Mauron, milieu de terrain de l'équipe de Suisse et de l'Eintracht Francfort: «J'y vais toujours juste avant le match, histoire d’éviter ce genre de problèmes. Donc ça ne m’est heureusement jamais arrivé. Mais oui, 45 minutes, ça peut être long! (rires) Alors j'y vais aussi à la mi-temps. Par contre, pour les femmes, avoir ses règles est plus compliqué à gérer. Ça peut être très gênant si ça arrive durant la partie, et notamment au niveau de l'apparence: si on a un short blanc ou qui peut facilement devenir transparent avec la pluie, par exemple, on a peur que ça se voie. J’ai l’impression que les clubs font attention aux choix des couleurs des équipements, à ce niveau. A Francfort, nous jouons par exemple très rarement avec un short blanc. Plus généralement, concernant les règles, de plus en plus de clubs les prennent en compte. Je sais que Chelsea, en Angleterre, adapte ses entraînements au cycle menstruel de ses joueuses. A Francfort et avec la Nati, c’est un sujet de discussion. Les staffs ont des projets pour améliorer les entraînements et le confort des joueuses par rapport à leur menstruation».
Ludovic Magnin, ancien défenseur de l'équipe de Suisse: «Avec la Nati, il faudrait des cours de chant pour apprendre l’hymne national et bien le chanter! (rires) Moi, j'ai eu la chance de l'apprendre au collège des Trois-Sapins à Echallens, et franchement, ça aide! Notre hymne n'est pas le plus beau, on s'endort un peu en l'écoutant, mais je trouve magnifique quand toute une équipe le chante. C’est tout un peuple qui est soudé. C’est un moment très spécial qui peut transcender les joueurs. Durant les hymnes avant les matchs, les gros plans sur les visages des joueurs montrent leur personnalité. En tant que footballeur professionnel, on est habitué à être sous le feu des projecteurs et à gérer le trac. Mais là, on est filmé, vu et écouté par des millions de personnes en train de faire autre chose que du foot. Il y a de la timidité, on est conscient que notre voix est entendue par des millions de personnes. Donc il y a de la pression. Moi, j’ai toujours chanté fort et fait un petit clin d’œil à la caméra. Je m’en fichais de ce qu’on pensait de moi à ce moment. Mais pas tous les joueurs ont ce détachement».
Kevin Fickentscher, gardien du FC Sion: «On le fait avant les dégagements aux six mètres. C'est pour enlever les amas de terre sous la chaussure et éviter ainsi la glissade au moment de dégager. Parce que celle-ci pourrait avoir de graves conséquences, avec le ballon qui arrive directement dans les pieds de l'attaquant adverse. C’est devenu un réflexe. Mais je le fais aussi sur synthétique. Maintenant que j’y pense, c’est con! (rires) Ouais, c’est vraiment comme un toc... Aucun entraîneur ne m'a conseillé de faire ça, j'ai simplement voulu imiter mes idoles que je regardais à la TV quand j'étais junior».
Ludovic Gremaud, ancien arbitre de Super League: «Oui, et chaque arbitre a ses petites habitudes. Pour certains, ces pièces sont des cadeaux ou des objets sentimentaux. C’est très personnel. Il s'agit par exemple des pièces officielles fournies par la FIFA ou de la monnaie étrangère. Quand j’étais jeune arbitre, j’utilisais un cadeau que m'avait offert un arbitre expérimenté: une pièce officielle de la FIFA. J’en étais très fier! Plus tard, j'ai utilisé plusieurs types de pièces, je n'étais pas superstitieux, contrairement à d'autres arbitres. J’ai une anecdote marrante: une fois, j’ai arbitré un match de juniors à Genève. J’avais utilisé une pièce de deux francs. Je l'ai laissée tomber au sol. Un des deux gamins capitaines l'a ramassée en me disant: "J'irai m’acheter une glace avec après le match!" J’ai trouvé ça tellement drôle que je la lui ai laissée, et il est sans doute allé s’acheter une glace avec! (rires)»
Michel Pont, ex-entraîneur adjoint de l'équipe nationale suisse: «Pour moi, il n'y pas de lien. Le sélectionneur ou entraîneur qui reste en training pendant le match veut paraître plus besogneux (rires). Parce qu'en fait, c’est plutôt le costard qui colle le plus au véritable travail de l’entraîneur aujourd'hui: ses tâches sont de moins en moins axées sur le terrain. C’est avant tout un job de management humain, et moins un travail technique sur le terrain. Dans le football professionnel, l’entraîneur est à la tête d’une petite PME, d’un staff très spécialisé. Coacher en training, c’est sûrement aussi de la superstition ou simplement une question de confort. Parce qu'on gesticule énormément au bord de la pelouse... Marcelo Bielsa (manager de Leeds en Angleterre) est le parfait exemple qu’on peut être un excellent entraîneur tout en restant en training sur le banc».
Man of the match? Roberto Mancini. Truly outstanding outfit choice. pic.twitter.com/mGTToVYaRM
— TalkFCB © (@talkfcb_) June 11, 2021
Anthony Mossi, gardien de Neuchâtel Xamax: «C’est une question de style. Quand j'étais enfant, j’ai vu à la télé Thierry Henry faire ça. J'ai voulu l'imiter, et depuis, c'est resté. Ce n'était d’ailleurs pas très bien vu par mes entraîneurs quand j’étais junior... Mais heureusement, on était plusieurs à le faire, alors ça a fini par être accepté (rires). Aujourd'hui, je n’ai plus de soucis avec ça, je suis adulte alors on me laisse porter mes chaussettes comme je veux. Si ça protège les genoux d'avoir ses chaussettes par-dessus? Non, et de toute manière, je ne sens plus rien sur mes genoux quand je plonge».
Peter Zeidler, entraîneur du FC Saint-Gall: «En hiver, mes joueurs boivent parfois du thé à la mi-temps, parce qu'il fait froid à Saint-Gall... Mais c'est un thé plus élaboré que celui de grand-mère! (rires) Il est bu davantage pour se réchauffer que pour compenser les pertes de minéraux causées par la transpiration. Aujourd'hui, les boissons isotoniques prédominent dans le vestiaire et permettent justement, elles, de compenser ces pertes. On en a plusieurs sortes, chaque joueur choisit celle qu'il préfère. Mais elles ne sont pas individualisées. Moi, pendant les matchs, je bois jusqu’à quatre litres d'eau plate, toujours la même marque valaisanne! (rires) Ça m'hydrate et me permet de me calmer, comme une sorte de rite».