Les suiveurs du football suisse s'étonnent de voir le FC Sion végéter au fond du classement avec un tel effectif, digne sur le papier des places européennes. Watson a tenté de trouver les explications de ce décalage. Et elles sont notamment à chercher du côté de la gestion du club: un président – Christian Constantin – en manque d'adrénaline et qui semble aimer les problèmes, notamment parce qu'ils lui permettent de briller sous les projecteurs dans le rôle du sauveur; aucune vision à long terme; des joueurs (beaucoup) trop payés et peu concernés.
Vendredi dernier, les Valaisans ont montré contre Bâle que quand ils doivent (et veulent) gagner, ils peuvent le faire. La preuve: condamnés à la victoire pour éviter la culbute directe en Challenge League, ils ont tout cassé (4-0). De quoi frustrer les supporters sédunois et inspirer un commentaire.
Jeudi 27 mai, Sion affronte Thoune sur le synthétique de la Stockhorn Arena. Or, watson a appris en cours de semaine que les Sédunois ont préparé ce match sur... du gazon naturel. Expert du football suisse, Gabet Chapuisat qualifie cette décision de «faute professionnelle». L'entraîneur Marco Walker la justifie par une volonté de ne pas chambouler les habitudes. Christian Constantin évoque, lui, les risques plus élevés de blessure sur une pelouse artificielle.
Officiellement, Barthélémy Constantin est le directeur sportif du FC Sion. Mais le fils du président est omniprésent sur le banc valaisan, aux côtés de l'entraîneur. Qu'y fait-il? Que cherche-t-il à prouver, à influencer? Il répond à watson, avec agacement et humour.
C'est évidemment le signe distinctif du FC Sion, une incapacité chronique à conserver ses entraîneurs, à bien les choisir et/ou les mettre en confiance.
Lors du dernier mercato estival, Sion a réalisé deux jolis coups: les arrivées du serial buteur Guillaume Hoarau et du talentueux milieu de terrain Matteo Tosetti. «L'idée, c'était d'avoir un devant et l'autre qui lui fait des passes», expliquera plus tard à watson le même Barthélémy Constantin. Sauf que l'ancien coach Fabio Grosso, limogé en mars, ne voyait pas les choses de cette façon. Tosetti a joué latéral et Hoarau est resté sur le banc.
On ne refait pas l'histoire: le FC Sion est en barrage. Il a désormais deux matchs pour sauver sa peau en Super League. Pourquoi se met-il toujours dans de telles situations? D'anciens joueurs nous expliquent comment les gérer.
Pour certains, Marco Walker fait des choix tactiques contestables. Ceux qui concernent ses vêtements sont tout aussi originaux. Le coach soleurois, qui a remplacé Fabio Grosso en mars, a l'habitude d'entraîner ses équipes été comme hiver (y compris à Moscou) en short. Par superstition. La spécialiste sédunoise de mode Emmanuelle Chaussinand a décortiqué pour watson, avec humour, le look de Marco Walker.
Sion a sauvé temporairement sa peau en Super League en accrochant le barrage lors de la dernière journée, au détriment du FC Vaduz. Le 11 avril dernier, les Valaisans, fantomatiques, perdaient contre ce même adversaire 3-0 et le laissaient prendre le large au classement. A l'issue du match, le gardien sédunois Kevin Fickentscher, totalement dépité, avait des propos très forts.
S'il se sauve, le FC Sion n'en aura pas fini de ses combats. Il devra rétablir la confiance avec le public valaisan, lassé par ce marasme et froissé par une perte d'identité.
On a beaucoup parlé du FC Sion. Mais quid de son adversaire en barrage? Au contraire des Valaisans ces dernières saisons, le FC Thoune a toujours joui d'une réputation d'équipe sympathique, bien gérée et combative. Et c'est effectivement avec ces valeurs que les footballeurs de l'Oberland bernois défieront le FC Sion. Leur entraîneur nous en parle. Celui du Stade Lausanne-Ouchy témoigne que rien ne sera facile pour les Valaisans.