Le projet avorté de Super Ligue a monopolisé les débats autour des stades, sur les terrasses des pubs et jusque dans les foyers au cours des dix derniers jours. Pour une fois, le fan de foot anglais a relégué les discussions autour de son équipe favorite au second plan. C'est comme si le football britannique s'était trouvé une nouvelle forme de solidarité pour lutter contre un envahisseur commun décidé à s'affranchir de l'histoire collective.
Les manifestations pour demander le départ des dirigeants à l'origine du projet se sont succédées dans les rues de Londres, Liverpool et Manchester. Lors des conférences de presse, le thème est systématiquement revenu dans la bouche des entraîneurs. Ces différents acteurs ont saisi que les enjeux du projet dépassaient largement le simple fait de jeu, car c'est bien les fondements du système du football qui ont été remis en question ces derniers jours. Dans l'ombre de la Super Ligue, il reste encore toutefois cinq journées de championnat à disputer.
L'affiche de ce weekend pâtit forcément de ce contexte particulier. En effet, le match au sommet mettra aux prises deux "traitres" du Big Six qui avaient communiqué leur participation à la Super Ligue, avant de s'en retirer deux jours plus tard: Manchester United et Liverpool.
L'affrontement entre les deux clubs les plus titrés et les plus populaires du royaume s'est naturellement octroyé l'appellation de derby d'Angleterre. Même si les deux équipes ne se situent pas dans la même ville, la proximité entre ces deux grandes cités du Nord-Ouest (50 kilomètres à vol d'oiseau) permet l'appellation de derby.
Sur le terrain, les débats sont âprement disputés. L'intensité prend bien souvent le pas sur la qualité footballistique proposée. Lors du match aller à Anfield en janvier, les filets n'avaient pas tremblé. Trois mois plus tard, c'est Liverpool qui devra aller chercher la victoire. Car si Manchester est solidement installé à la 2e place du classement, l'équipe de Jürgen Klopp (6e) va devoir cravacher pour décrocher une place européenne.
Matchweek 3️⃣3️⃣ ✅ pic.twitter.com/aiOiHKru1F
— Premier League (@premierleague) April 26, 2021
Alors que la rivalité entre les deux clubs s'exprime fortement dans les tribunes habituellement, le stade d'Old Trafford sonnera creux dimanche. Et c'est vraiment dommage à double titre.
Au-delà de l'absence d'une des plus chaudes ambiances du championnat, on aurait aimé voir si le contexte particulier aurait impacté l'atmosphère dans les travées d'Old Trafford dimanche. Après avoir fait front commun face à la mégalomanie de leurs dirigeants, les deux clans auraient-ils défendu leur cause commune dans le stade ? Auraient-ils même observé une trêve historique pour délivrer un message unifié à leurs dirigeants ?
La pandémie nous prive malheureusement de cette curiosité.
Tout est dit, ou presque, en deuxième division anglaise (Championship) dans la lutte pour la promotion. Comme Norwich, qui avait assuré son retour dans l'élite il y a deux semaines, Watford évoluera en Premier League la saison prochaine. La victoire 1-0 des Hornets (les frelons) contre Milwall samedi dernier leur assure un retour en Premier League, une saison après l'avoir quittée.
L'équipe dirigée par Xisco Munoz a obtenu sa promotion en s'appuyant notamment sur la meilleure défense de la ligue. Appelé à remplacer Vladimir Ivic en décembre dernier, le coach espagnol a fait remonter l'équipe londonnienne de la 5e à la 2e place du classement.
Watford boss Xisco Munoz getting the bumps following Watford promotion back to the Premier League! 🍾 pic.twitter.com/KfAo06oaEl
— Football Daily (@footballdaily) April 24, 2021
On se réjouit particulièrement de retrouver le virevoltant ailier sénégalais Ismaila Sarr que plusieurs clubs de Premier League s'arrachaient déjà l'année dernière. Mais aussi, le capitaine Troy Deeney et sa "grosse gueule" assumée.
A deux journées du terme du championnat, les équipes qui disputeront les play-offs sont également connues. Il s'agit de Brentford, Bournemouth, Swansea et Barnsley. Ces quatre équipes s'affronteront pour désigner la 3e équipe promue qui rejoindra Norwich et Watford en Premier League la saison prochaine.
Il y a deux semaines dans le British Corner, nous avons décrypté le phénomène de la haine raciale sur les réseaux sociaux. Plusieurs athlètes et clubs britanniques s'étaient mobilisés pour dénoncer cette dérive.
Samedi dernier, les plus importantes associations de football anglais, dont la Fédération anglaise de football (FA) et la Premier League, ont déclaré un boycott de leur réseaux sociaux du 30 avril au 3 mai.
English football will unite for a social media boycott from 3pm on Friday 30 April to 11:59pm on Monday 3 May, in response to the ongoing and sustained discriminatory abuse received online by players and many others connected to the game.https://t.co/GYTAuWAEgN pic.twitter.com/dNLuv62nw5
— FA Spokesperson (@FAspokesperson) April 24, 2021
Les institutions du football britanniques espèrent ainsi faire pression sur le gouvernement et les grandes sociétés qui gèrent ces réseaux sociaux afin d'instaurer des nouvelles lois permettant de sanctionner les auteurs de ces actes.
Même si on n'est pas certain que les géants des réseaux sociaux tremblent sous la menace de ce boycott, l'initiative a le mérite de rassembler tous les principaux acteurs du football anglais derrière cette cause. Et c'est déjà une petite victoire en soi.
Vous hésitez encore dans votre choix de capitaine? Vous n'êtes pas encore certain de votre prochain transfert ou de votre stratégie à plus long terme? Posez simplement votre question en utilisant la fonction commentaires ci-dessous.
Cheers mates! 🍻