Les autorités en avaient appelé à beaucoup de retenue et de sagesse, mais ce n'était même pas la peine d'essayer.
C'est fait: le Jura retrouve l'élite du hockey suisse 28 ans après l'avoir quitté, certes en piteux état, un mois seulement après avoir rapatrié Moutier dans son giron, deux victoires acquises avec le coeur.
Aux dernières nouvelles, toutes les tentatives de contenir la population ajoulote ont échoué. Il est des bonheurs que l'on ne peut décemment pas célébrer la bouche en cul-de-poule, avec un jus ordinaire et une distanciation quelconque, alors les barrières ont volé en éclat, sous le coup de 23 heures, dans une monstre explosion d'Ajoie, déversant des milliers de fans dans les rues en feu.
Ajoie n'a pas eu la même emprise que d'habitude, ou disons que Kloten a ouvert le score, contrairement aux siennes, avant de mener 4-2 à la mi-match. Le but jubilatoire est venu de Joggi à la 72e minute, en mort dit subite, et il faudra bien vérifier ce matin que tout le monde va bien parce que, même avec un coeur aussi gros, nul ne rattrape trois décennies d'histoire en un coup de patin sans un peu de tachycardie.
Il faut savoir encore que le club a accepté sa montée en National League, non sans quelque atermoiement. En février, Ajoie remplissait tous les critères, tous les formulaires, et postulait à une promotion avec un budget presque doublé (7 millions de francs, environ cinq fois moins que Berne).
Mais les bouillons financiers d'autrefois ont laissé quelques aigreurs, et le manque à gagner lié au Covid a doucement provoqué des montées d'angoisse. «Nous hésitons», avait reconnu le président Patrick Hauert. Selon plusieurs médias, les dirigeants jurassiens auraient fini par confirmer leur engagement à la Ligue peu avant le match. Et voilà le résultat:
Il s'agit ici de comprendre comment une équipe peut réussir une première mi-temps aussi parfaite, en faisant tout juste, absolument tout, puis perdre jusqu'à la notion même d'effort, le temps de passer aux vestiaires et d'y oublier ses principes.
🗣 L'avis d'Arsène Wenger sur la défaillance du PSG : "Ce qui était intéressant ce soir, c’est de voir qu’à 1-1, le PSG s’est effondré sur un plan mental. C’est lié au fait que cette équipe a perdu cette saison huit matchs en Ligue 1".https://t.co/KTjZRd5w2I
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Après avoir mené 1-0 à la pause (tête de Marquinhos sur corner), Paris a cessé de jouer et laissé cet honneur à Manchester City, vainqueur 2-1 (De Bruyne sur un centre-tir hasardeux, Mahrez sur un coup-franc aventureux) dans un style caractéristique de possession et d'usure, mais sans éclat.
Malgré la victoire et son but, Mahrez juge moyenne la performance de Manchester City face au PSGhttps://t.co/syX2AXeCZe
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«Nous sommes une équipe irrégulière», avait observé l'entraîneur Mauricio Pochettino après quelques semaines au PSG. Une équipe irrégulière et néanmoins légère, partagée entre le besoin de gagner et l'envie de plaire. Une équipe brillante, vive et espiègle, mais sans réelle culture de l'effort ni conscience collective. Une équipe où Mbappé ne veut plus s'occuper de tout et où Neymar ne sert bientôt plus à rien, à s'empaler sur les défenseurs et s'emporter contre la terre entière.
😤 Pour Jérôme Rothen, l'attitude de Neymar et Mbappé en seconde période n'était "pas digne d'une demie de C1"https://t.co/Ge33EQsN97
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Paris peut-il créer la surprise? C'est précisément le propre des équipes irrégulières que d'avoir des comportements irrationnels, jusqu'à en devenir extraordinaires. Si bon leur semble.
Les entraîneurs dans leur rôle:
Un dernier hommage à la performance de Neymar pour croire dans les vertus, particulièrement ajoulotes ce jour, de travail et de courage.