Après une trêve hivernale, l'opposition biélorusse a appelé à des manifestations jeudi 25 mars pour tenter d'insuffler une seconde vie au grand mouvement de contestation de 2020.
Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, a été confronté l'année dernière à des protestations d'une ampleur historique après sa réélection controversée. Mais la contestation, qui rassemblait jusqu'à 100 000 manifestants pacifiques, a été progressivement étouffée. Les milices du président cherchaient à apeurer à coup d'arrestations massives, de violences, et de lourdes peines de prison qui continuent de tomber. Les manifestations ont fait au moins quatre morts.
Début février, Alexandre Loukachenko, a ainsi assuré avoir triomphé du «Blitzkrieg» fomenté, selon lui, par l'opposition qu'il dénonce comme le suppôt des Occidentaux. La principale opposante biélorusse, Svetlana Tikhanovksaïa, en exil en Lituanie, a néanmoins appelé ses concitoyens à se mobiliser jeudi. «Le monde entier croit en vous», appelant chaque citoyen «à croire en soi» et à aller «manifester au printemps» a t-elle déclaré sur Telegram.
Tous les 25 mars, l'opposition commémore le «Jour de la liberté» en référence à la déclaration d'un Etat biélorusse indépendant en 1918. Renversé quelques mois plus tard par les bolchéviques qui y ont ensuite créé une république soviétique. A Minsk, la capitale, et dans d'autres villes, les forces de l'ordre ont déjà annoncé que les rassemblements seront interdits et les manifestants s'exposeront donc à des arrestations.
En parallèle, les tribunaux travaillent à plein régime lors de procès de manifestants ou des journalistes. Ils sont souvent accusés d'avoir organisé des «troubles massifs» ou d'avoir commis des «violences» contre la police.
Mi-mars, le parquet général du pays a ainsi indiqué que plus de 400 personnes avaient été condamnées dans ce cadre. Jusqu'ici, la peine la plus sévère infligée a été de 10 ans de prison, selon des défenseurs biélorusses des droits humains. (ga)