Une décision prise malgré l'opposition que rencontre ce projet. Le Japon va rejeter à la mer, après traitement, de l'eau issue de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a annoncé mardi 13 avril le Premier ministre Yoshihide Suga.
Cette décision met un terme à sept années de débat sur la manière de se débarrasser de cette eau. Une décision était d'autant plus urgente que les limites de la capacité de stockage sur place pourraient être atteintes dès l'automne 2022.
L'eau destinée à être relâchée dans cette opération, qui devrait prendre plusieurs années, a été filtrée à plusieurs reprises pour être débarrassée de la plupart de ses substances radioactives.
Cette option, privilégiée au détriment d'autres scénarios, comme une évaporation dans l'air ou un stockage durable, est notamment très contestée par les pêcheurs et les agriculteurs de Fukushima. Ils redoutent que cela ne dégrade davantage l'image de leurs produits auprès des consommateurs.
Les voisins du Japon, ont aussi manifesté leur mécontentement. La Chine ayant communiqué lundi ses «sérieuses inquiétudes» et appelé le Japon à la «prudence» dans l'élimination de l'eau contaminée. La Corée du Sud a elle fait savoir sa «vive préoccupation» concernant la décision japonaise de rejeter l'eau contaminée.
The #radioactive leak by #Fukushima nuclear power plant has had profound impact on marine environment, food safety &human health. Japan should be cautious on its plan to release radioactive water into the #ocean &make decisions after full consultation w/ neighboring countries. pic.twitter.com/4HfvOgxnHn
— Ambassador Deng Xijun (@China2ASEAN) April 10, 2021
Début 2020, des experts commissionnés par le gouvernement avaient recommandé le rejet en mer, une pratique déjà existante au Japon et à l'étranger sur des installations nucléaires en activité. Le tritium, qui ne peut être éliminé avec les techniques actuelles, n'est dangereux pour la santé humaine qu'à très haute dose, selon des experts dans les Echos .
L'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) plaide aussi pour l'option d'une dilution en mer. L'organisation environnementale Greenpeace a cependant appelé à poursuivre le stockage de l'eau jusqu'à ce que la technologie permette de la décontaminer complètement. (ga)