Lundi soir, le ministre français de l'agriculture Julien Denormandie n'a pas hésité à qualifier l’épisode de froid exceptionnel qui a frappé son pays la semaine passée de «pire catastrophe agronomique» du siècle.
Et ce n'est probablement pas fini. Cette semaine sera marquée par le retour des gelées en France. Les prévisions sont moins alarmantes, mais les agriculteurs craignent que le nouveau phénomène de gel puisse frapper localement. Retour sur trois jours de gel sans précédent.
Entre le 1er et le 7 avril, la température moyenne en France a chuté de plus de 10 degrés, passant de 15,6 à 5,1. Du jamais vu en avril depuis au moins 70 ans, à en croire Météo-France. Les températures sont parfois descendues jusqu'à -6 degrés.
📸 Un #vigneron allume des bougies pour contrer les effets du gel dans son vignoble près de Chablis, en Bourgogne, le 7 avril 2021 alors que les températures tombent en dessous de zéro degré Celsius pendant la nuit @jeffpachoud @AFPphoto #AFP pic.twitter.com/2PWX3Ul2sN
— Agence France-Presse (@afpfr) April 9, 2021
Ces gelées ont frappé 10 régions françaises sur 13. Presque aucun département n'a été épargné, selon le syndicat agricole FNSEA. Le ministre de l'agriculture parle de «plusieurs centaines de milliers d’hectares impactées».
Plusieurs cultures ont été touchées:
Les dégâts sont énormes. Partout dans le pays, plusieurs agriculteurs ont perdu une partie importante de la récolte. France Bleu dresse une liste impressionnante.
Dans le vignoble de l'Arbois, dans le Jura, les gelées ont par exemple détruit entre 60 et 90 % de la récolte de 2021. Même scénario dans le Tarn, où 80 à 90% des vignes ont été endommagées. Dans l'Hérault et en Corrèze, certains vignobles ont perdu la totalité de leur récolte.
Dans la Drôme et en Ardèche, les syndicats agricoles parlent de «100% de pertes en abricots et en cerises». Certains betteraviers du Loiret ont perdu 90% de leurs semis. Et ainsi de suite.
Il est encore trop tôt pour avoir une idée précise des pertes, mais selon le syndicat FNSEA, celles-ci se chiffrent à plusieurs milliards d’euros.
Ce qui est sûr, c'est que ces gelées vont avoir une conséquence concrète sur les gens. Le ministre de l'agriculture a mis en garde:
Il a également ajouté: «La rareté de nos produits sera telle que probablement les prix s’en feront ressentir». (asi)