Une nouvelle page de l'Histoire d'Israël s'est tournée, dimanche, avec la fin de 12 ans de règne ininterrompu du premier ministre Benjamin Netanyahou, écarté par un vote de confiance du Parlement à une coalition hétéroclite menée par son ancien allié Naftali Bennett.
Ce changement à la tête du gouvernement est entré en vigueur dès la fin du vote historique: 60 députés ont voté pour la nouvelle coalition, qui va de la droite à la gauche, en passant par l'appui d'un parti arabe. Voici une présentation de cette coalition 👇.
Les opposant à cette coalition particulière étaient au nombre de 59, principalement issus du parti Likoud de Netanyahou, de l'extrême droite et des partis ultra-orthodoxes, s'y sont opposés.
L'ex-premier ministre, visage fermé, a serré la main de son successeur (photo ci-dessus), avant de quitter précipitamment le Parlement, alors que les nouveaux membres du gouvernement, certains émus aux larmes, prêtaient serment.
Dès l'annonce du résultat, une foule d'Israéliens ont célébré le départ du pouvoir de Netanyahou, à Jérusalem, aux abords de la Knesset, mais aussi par milliers sur l'emblématique place Rabin, drapeaux israéliens au vent.
Quelques heures avant, lors de son dernier discours de premier ministre devant la Knesset, Benjamin Netanyahou, qui a dirigé le pays de 1996 à 1999 puis de 2009 à ce 13 juin 2021, avait assuré qu'il reviendrait «bientôt».
Aux dernières législatives de mars, le Likoud, son parti, avait terminé en pole position, mais Netanyahu n'avait pas réussi à rallier une majorité de 61 députés nécessaires pour former un gouvernement.
Le désormais l'ex-premier ministre a averti qu'il taclerait le gouvernement actuel dans l'espoir de revenir au pouvoir malgré ses 71 ans et son procès pour corruption, malversation et abus de pouvoir dans une série d'affaires.
Signe des difficultés qui attendent la nouvelle coalition, Naftali Bennett a eu du mal à prendre la parole au Parlement, noyé sous les huées de ses opposants:
Et ce dernier a réussi in extremis début juin à réunir une majorité en formant une coalition réunissant deux partis de gauche, deux de centre, trois de droite et – fait rarissime – la formation arabe Raam de Mansour Abbas.
Le soutien de Mansour Abbas et de Naftali Bennett a été essentiel pour atteindre le seuil de la majorité. Et pour s'assurer du soutien de Bennett, Yaïr Lapid lui a proposé d'être d'abord le premier ministre pour deux ans, avant d'enfiler lui-même en août 2023 le costume de chef de gouvernement. Si, bien sûr, cette coalition hétéroclite fragile parvient à rester au pouvoir jusque-là.
En présentant au Parlement les grandes lignes de son gouvernement, Naftali Bennett a affirmé que sa coalition ne laisserait pas «l'Iran se doter de l'arme nucléaire»:
Il a assuré que son pays se «réserverait une liberté totale d'action» contre son ennemi juré qui se défend de chercher à obtenir l'arme atomique.
Outre le dossier iranien, ce gouvernement uni par sa seule volonté de faire chuter Netanyahou, devra trouver un terrain d'entente sur la relance économique post-pandémie, et éviter des sujets sensibles comme la question palestinienne. (ats/jah)