Après 14 mois de galère, les cafés-restaurants helvétiques commencent à entrevoir la lumière au bout du tunnel. Grâce aux beaux jours et à la réouverture des espaces intérieurs, les clients sont de retour. Mais le collectif de bistrotiers #quivapayerl'addition invite à ne pas se réjouir trop vite. Selon eux, l'avenir de la branche est encore très incertain.
Et le collectif a identifié une menace principale qui pourrait mener à de nombreuses faillites dans les mois à venir: le remboursement des prêts Covid souscrits par la branche auprès de la Confédération au printemps 2020. Cet argent, qui a permis aux patrons de payer leurs charges fixes durant la pandémie, il va désormais falloir le restituer.
Pour résoudre cette équation, #quivapayerl'addition propose de jouer avec les subtilités de la TVA afin de rembourser les prêts sans accentuer la pression sur les finances des cafés-restaurants. Leur plan? Que la différence entre la TVA perçue lorsque les clients consomment sur place (7,7%) et celle prélevée lors de ventes à l'emporter (2,5%) servent à acquitter le prêt Covid des restaurateurs.
En clair: à chaque fois que vous dépensez 100 francs dans un bistrot, le patron reverse 7,70 francs à l'Etat, comme d'habitude. MAIS, au lieu que la TVA perçoive l'ensemble de la somme, 5,20 francs seraient utilisés pour rembourser les dettes de l'établissement. Seuls les 2,50 francs restants seraient destinés à l'impôt à la consommation, comme lors d'une vente à l'emporter.
Une stratégie que le conseiller national Samuel Bendahan (PS/VD) va, désormais, défendre à Berne au travers d'une motion de commission. «Il y a une certaine logique dans le principe, puisqu’il s’agit de mettre – temporairement – à égalité la restauration sur place - perdante de la crise - et le take-away, qui a pu en profiter», explique l'économiste dans Le Matin Dimanche.
Et du Centre à l'UDC, des élus de droite semblent prêts à soutenir la proposition. «La gastronomie a été un secteur sacrifié dans cette crise, il est normal de chercher des solutions ciblées pour lui venir en aide», assure Fabio Regazzi, président de l’USAM et conseiller national (Le Centre/TI). (FFE)